Développer une culture de sécurité des aliments

Comment développer une réelle culture de sécurité des aliments, en conformité avec le GFSI 2020 ? 

Communiquez, valorisez, partagez, encouragez : voilà la clé du succès ! Beau programme en soi, mais quand même passablement complexe. Pour y arriver, mobilisez votre direction et réfléchissez aux moyens.

Développer une culture de sécurité des aliments en 15 actions :
  1. créez un organigramme dynamique, affiché bien à la vue de tous, énonçant les responsabilités de poste, en regard de la sécurité des aliments et schématisez les différents liens unissant chacun, dans l’obtention du résultat commun souhaité ;
  2. rendez les gens autonomes, les gens responsables de leurs actions ou de leurs inactions ;
  3. autorisez la prise de décision, en fonction des responsabilités de chacun, à tous les échelons de l’organisation ;
  4. instaurez une infolettre interne : Parlons Sécurité des aliments, dans laquelle vous donnez des informations sur les marchés, les exigences clients, les exigences de certification … ;
  5. partagez l’information : les projets à venir (modernisation, agrandissement, ajouts d’équipement, développement de produits, embauches …), mais aussi des difficultés vécues ou anticipées (perte de contrats, relocalisation de lignes …) ;
  6. faites un brunch ou un lunch annuel animé par la direction générale ;
  7. planifiez des réunions journalières de préquart, hebdomadaires ou mensuelles, à tous les échelons, pour traiter des éléments de sécurité des aliments. Ayez comme objectif de faire circuler l’information du haut vers les bas, du bas vers le haut, mais aussi de façon transversale ;
  8. notez les propositions, les suggestions, les constats rapportés et agissez ! ;
  9. adoptez des plans d’amélioration, en lien avec les stratégies organisationnelles de sécurité des aliments adoptées, mais aussi des plans découlant directement de l’information terrain recueillie.  Rendrez ces plans accessibles et communiquez, pour chacun, le suivi de leur progression ;
  10. transmettez le résultat des évaluations de performance, en regard des différents indicateurs fixés (plaintes clients, ventes, productivité, gains/pertes, audits internes, audits de client, audits de certification, rejets, retraits/rappels de produit, observations d’inspection interne, observations d’inspection réglementaire …) ;
  11. multipliez les occasions de formation portant sur des aspects liés à la sécurité des aliments et faites grandir la compétence de tous vos collaborateurs ;
  12. mettez sur pied des équipes terrain d’amélioration continue, de kaizen ou autres approches permettant aux équipes de travail de s’investir concrètement ;
  13. reconnaissez la contribution de chacun par des mentions à des tableaux de valorisation / d’honneur, par des récompenses, des bonifications pour toutes actions engagées ayant eu un impact significatif sur la sécurité des aliments produits. Soulignez avec enthousiasme les bons coups ;
  14. permettez l’achat de produits à l’interne à prix réduits ou encore mieux, mettez sur pied des petits paniers, offerts mensuellement ou trimestriellement, de produits fabriqués avec fierté à l’usine, dont la sécurité a été garantie par l’ensemble de ses artisans ;
  15. évaluez, avant l’embauche, le profil des candidats sous le prisme des valeurs internes et de l’objectif de sécurité des aliments poursuivi ;

Bref, soyez créatif, mais surtout, faites preuve de cohérence et de constance ! Dans la production d’aliments, dont la sécurité doit être garantie, les ressources humaines sont trop importantes pour que l’on néglige leur contribution ! À vous de jouer !

Rédactrice : Martine Guilbault, Blogue GFC Ressources inc.

Dans le cas du développement d’une culture organisationnelle de sécurité des aliments, les nouvelles orientations du GFSI 2020 sont nouvelles, mais … pas si nouvelles que cela !

Techniquement, l’entreprise déjà orientée satisfaction-client et qui promeut des valeurs fortes telles : l’intégrité, l’engagement, la responsabilisation, l’amélioration continue, la collaboration, la transparence et le respect ne sera pas prise au dépourvu devant les nouvelles orientations du GFSI 2020. Dans les faits, si ces valeurs sont comprises, intégrées et partagées par tous, il y a déjà probablement, à l’interne, une culture de sécurité des aliments !

Bien sûr, le GFSI a toujours eu comme orientation de renforcer les responsabilités de la haute direction à l’égard de la sécurité des aliments fabriqués. Ces responsabilités ont été déclinées à travers plusieurs exigences telles :

  • l’adoption d’une politique forte en matière de gestion de la sécurité des aliments ;
  • l’obligation d’allouer les ressources nécessaires au déploiement et au maintien d’un système de gestion de la sécurité des aliments conforme aux éléments du référentiel cible ;
  • la nécessité de communiquer à tous les échelons de l’organisation les responsabilités à l’égard de la sécurité des aliments, d’intégrer la sécurité des aliments à la revue de direction ;
  • d’endosser une démarche d’amélioration continue des processus en lien avec la sécurité des aliments ;
  • et autres.

Bien que ces différents éléments aient été contraignants et exigeants, l’aspect culture restait, toutefois, absent. Dans cette dernière version, le GFSI 2020 corrige le tir et fait maintenant mention très clairement de la nécessité d’inclure ces éléments dans une culture de la sécurité des aliments, comprenant au minimum :

  • la formation ;
  • la communication externe et interne, dont le retour d’information des employés vers la direction ;
  • la mesure du rendement sur les activités liées à la sécurité des aliments.

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La gestion des risques n’est pas une science exacte; elle comporte toujours une part d’incertitude. Elle n’en demeure pas moins, en contexte de production alimentaire, une démarche essentielle à la mise en place de mécanismes de contrôle appropriés et à la prise de décisions avisées. L’ensemble des référentiels sous la gouverne du GFSI ont donc renfoncé cet aspect, de manière à permettre aux gestionnaires une meilleure évaluation, dans leur exploitation, de ce qui est requis.

Certes, le risque est une notion dont l’interprétation et l’évaluation positive ou négative faite varieront selon le champ d’activités ou encore selon la culture du secteur. Dans certains cas, le risque sera perçu comme une opportunité, tandis que dans d’autres cas, il sera vu comme un élément négatif, dont il faudra réduire les impacts potentiels.

En production alimentaire, il en est de même. L’innovation ou certaines opportunités d’affaires seront perçues comme des risques acceptables ou, au contraire, comme un risque inacceptable, lorsque la contamination potentielle des produits sera en jeu.

 

Dans une approche de production compétitive et de commercialisation de produits alimentaires conformes, dont l’innocuité est garantie, le qualiticien et la direction de l’entreprise alimentaire ont donc l’obligation d’instaurer un processus de gestion des risques à partir duquel l’ensemble des dangers, des menaces, des fraudes potentiels, propre au contexte de production sera évalué.

La détermination du niveau de risque sera généralement interprétée en fonction de deux facteurs, soit :

L’occurrence est la probabilité d’apparition de l’élément cible (danger, vulnérabilité, menace ou autre) et la sévérité des impacts correspond aux conséquences négatives de l’élément sur la santé du consommateur, le fonctionnement et/ou la réputation de l’entreprise, les coûts associés et autres.

Pour assurer une interprétation commune et coter correctement le risque, chacun des critères posés sera qualifié et le qualificatif clairement défini (ex. : un impact financier qualifié de moyen pourra être défini comme correspondant à une perte financière inférieure à 2×105$, sans conséquence nuisible à long terme pour l’entreprise).

Comme on ne peut pas tout contrôler, tout le temps, c’est la matrice découlant du croisement des critères, qui permettra aux gestionnaires de statuer sur le niveau de contrôle à exercer et d’instaurer les mesures de protection ou d’atténuation appropriées.

La gestion des risques devient alors la capacité de réduire l’incertitude ou l’habilité à doser ses efforts en ayant l’assurance que ces efforts seront déployés aux bons endroits !

 

Élaborer ou réévaluer un plan HACCP correspond à questionner, de manière structurée et organisée, ses opérations et son procédé, en vue :

  • d’identifier les dangers qui leur sont spécifiques;
  • de déterminer la probabilité d’occurrence de ces mêmes dangers (évaluation du risque) et ;
  • d’identifier les mesures à instaurer qui seront essentielles à leur maîtrise.

L’approche privilégiée pour le faire est, sans contredit, la séquence logique d’application du système HACCP telle que mise de l’avant par la Commission du Codex Alimentarius.

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